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Orianne Aymard sur le toit du monde

Orianne Aymard au sommet de l'Everest

Orianne Aymard, conférencière de l’agence Plateforme, vient de réaliser son rêve : gravir l’Everest, le sommet du monde (8848 m). C’était le 17 mai dernier. De retour en France, elle nous raconte son expédition.

Vous venez de relever un nouveau défi incroyable, en gravissant le sommet du monde, l’Everest. Comment vous sentez-vous, moralement et physiquement ? Réalisez-vous ce qui s’est passé ?

Je me sens très heureuse et reconnaissante. Tout d’abord parce que je suis en vie. J’ai été prise dans une chute de séracs sur la cascade de glace au tout début de l’expédition. J’ai cru que c’était fini, j’ai véritablement vu la mort en face. D’autre part, j’ai accompli mon rêve d’atteindre le toit du monde. Alors, bien sûr, je suis extrêmement fatiguée, j’ai quand même passé près de 72 heures dans la zone de la mort, donc à plus de 8000m. J’ai aussi des gelures aux doigts et une fracture au pied gauche, mais tout ça est secondaire je dirais.

Si je réalise ce qui se passe ? Tout en haut, en atteignant le sommet, je ne réalisais pas trop je pense, car il faisait extrêmement froid et je pensais à la redescente. Mais c’est vrai que sur la vidéo prise au sommet, ça se voit que je suis profondément heureuse. En tout cas maintenant, j’en ai pleinement conscience ! C’est un vrai accomplissement, un rêve qui devient réalité.   

Vous venez de l’évoquer, il y a 1 mois, vous avez été blessée lors de la « phase d’acclimatation » donc avant la véritable ascension d’un sommet. Que s’est-il passé exactement ?

J’ai été prise dans une chute de séracs, ces énormes blocs de glace, sur la Khumbu Icefall, la fameuse cascade de glace. Celle-ci était ma hantise depuis le début, je l’avais déjà traversée à plusieurs reprises lors de mon ascension du Lhotse. Lors de la redescente vers le camp de base, j’ai entendu un énorme bruit, et là, en quelques fractions de secondes, je me suis dit, ça y est, c’est la fin. J’ai été violemment projetée et frappée par la glace. Heureusement j’avais mon casque. Lorsque j’ai repris conscience, mon sherpa, Dawa Sherpa, m’appelait. Une fois à mes côtés, il m’a demandé de me relever immédiatement et de partir car il y avait des chances que d’autres séracs tombent encore au même endroit. Sans réfléchir, je me suis donc relevée, et j’ai commencé à marcher malgré une blessure au visage et la douleur. C’était une question de survie, je n’avais pas le choix, Plus tard, une fois au camp de base, on m’a évacuée à l’hôpital de Katmandou.  

Vous avez failli perdre la vie, pourtant, quelques jours après, vous avez décidé de reprendre votre expédition. On imagine que la décision n’a pas été facile. Qu’est-ce qui vous a fait revenir ?

Au départ, en arrivant à l’hôpital, je me suis presque interdit de prendre une décision sur la suite. D’abord, parce que je voulais pleinement vivre l’instant présent, juste apprécier d’être en vie, sans penser au futur. Je me sentais tellement reconnaissante d’être encore là, bien vivante ! Par ailleurs, je devais être soignée, et je ne savais pas combien de temps cela allait prendre ni ce que les médecins diraient. Donc j’ai attendu. Et puis, quelques jours plus tard, j’allais beaucoup mieux, mon hématome géant au visage avait diminué, et je n’avais miraculeusement rien de cassé. Les médecins ont émis un avis positif sur un éventuel retour, et là, j’ai décidé de revenir au camp de base. L’envie d’aller jusqu’au bout, de réaliser mon rêve, était plus forte que tout. C’était une évidence, je devais repartir.

Votre première expérience forte dans l’Himalaya était en 2019 lorsque vous avez gravi le Lhotse. Une expérience qui marquait à la fois votre incroyable résilience mais avait été très difficile…

En effet, mon ascension du Lhotse fut éprouvante tant au niveau physique que psychologique. J’étais la seule femme de l’équipe, et cela s’est très mal passé. J’ai été diminuée et rabaissée tout du long, tout simplement parce que j’étais la seule femme et que je me débrouillais mieux que le reste de l’équipe, notamment parce que j’ai une bonne capacité d’acclimatation. Cela a été très dur, et il a fallu que je sois forte mentalement et que je pose mes limites.

Cette expédition à l’Everest a été tout autre. J’avais dans mon équipe à la fois des hommes et des femmes, et cela s’est très bien déroulé. Dès que l’un d’entre nous avait un problème, il y avait du soutien. Lorsque je suis revenue au camp de base après ma première évacuation, l’accueil a d’ailleurs été super chaleureux, cela m’a donné du baume au cœur et encouragé à poursuivre l’ascension.

Qu’avez-vous appris encore sur vous lors de cette dernière expédition ?

Et bien très simplement, je continue à m’émerveiller encore devant cette force de vie en moi, qui même à la suite d’une chute de séracs, alors que je suis blessée et totalement K.O, me pousse à me relever, à continuer. Cette force, je la ressens en moi depuis longtemps, spécialement dans les moments de grande difficulté, où l’on pourrait être tenté d’abandonner, mais avec le temps, j’y suis de plus en plus attentive. C’est magique.       

L’ascension de l’Everest s’inscrit dans votre défi, celui de devenir la première femme française à réaliser le Grand Chelem des Explorateurs soit l’ascension du plus haut sommet de chaque continent et l’atteinte des deux pôles à ski. Savez-vous déjà nous dire quelle sera votre prochaine expédition ?

Pour le moment, je ne sais pas, je me concentre sur mon rétablissement (gelures, fracture, etc.), et aussi sur la réalisation du film documentaire sur mon histoire et l’ascension de l’Everest qui sortira prochainement (TV8 Mont-Blanc, Injam Production, Capitello). En tout cas, cela ne sera pas l’Aconcagua puisque je l’ai déjà grimpé l’an passé. Ma décision, en fait, va dépendre aussi de l’apport financier dont je disposerai. Si je trouve des sponsors pour financer mes expéditions au Mont Vinson et au pôle Sud, j’y vais dès cette fin d’année!

                                                                   __________________

Orianne Aymard est une conférencière inspirante qui touche le public par sa sincérité, sa combativité, sa détermination. Pour la faire intervenir, n’hésitez pas à nous contacter ! contact@plateforme.com ou m.guillat@plateforme.com

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