La philosophe et conférencière Julia de Funès, spécialiste du monde de l’entreprise, poursuit sa critique du politiquement correct et du prêt-à-penser dans son dernier essai « La vertu dangereuse »*.
Le monde de l’entreprise s’humanise, s’adoucit, s’assouplit. Télétravail, semaine de quatre jours, management participatif… Les sociétés s’ouvrent à plus d’autonomie et de confiance. Si on ne peut que se réjouir de ces libertés nouvelles, Julia de Funès met en garde contre cet « empire du bien ».
Dans son livre, paru le 16 octobre dernier, elle s’attaque ainsi à la moralisation excessive et à la bien-pensance qui envahissent les entreprises. Selon la philosophe, lorsque la pensée positive infuse les esprits, que la bienveillance devient une injonction et le bien-être l’unique boussole, le risque est grand de sombrer dans une bien-pensance mortifère pour l’intelligence.
Julia de Funès ausculte sans complaisance les symptômes de ce mal qui gangrène désormais nos entreprises : coachs en développement personnel, fresques collaboratives en tous genres, chasse aux talents et aux soft skills, quête effrénée de diversité et d’inclusion…
Au fil d’une analyse implacable, elle démontre combien cette volonté du bien, aussi généreuse soit-elle, peut culminer en démagogie ou en imposture. Le mieux n’est-il pas souvent l’ennemi du bien ?
L’auteure plaide pour une approche plus nuancée et réfléchie du management :
- Cultiver le doute et l’incertitude
- Refuser les dogmes bien-pensants
- Résister à la transformation des vertus en vices
En somme, « La Vertu dangereuse » de Julia de Funès invite à une vision plus adulte et véritablement libérale du management, mettant en garde contre les dérives moralisatrices, démagogiques et procédurières qui se répandent dans le monde professionnel.
* »La Vertu dangereuse », éditions de l’Observatoire, octobre 2024.