Peut-on encore avoir confiance dans l’avenir? Peut-on espérer un nouveau récit collectif ? Alors que nos sociétés modernes traversent une crise de sens, c’est la question à laquelle tentent de répondre sept intellectuels dont les conférenciers Jean Viard, Karine Safa, Cynthia Fleury ou encore Nicolas Bouzou.
Dans l’ouvrage collectif « Peut-on encore croire au progrès? » (Ed. de l’Aube), ils livrent leurs différents points de vue sur ce concept si cher à l’époque des Lumières et aujourd’hui fortement ébranlé.
Pour le sociologue Jean Viard, « Le progrès ? disons que c’est une vision du monde où le présent devient plus important que le passé et fait espérer en l’avenir ». C’est aussi « un désir et une certitude », selon le philosophe Pierre-Henri Tavoillot. Il « crée les conditions du bonheur », précise l’économiste Claudia Senik. Mais il est « piégé », nous alerte la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury. C’est pourquoi il nous faut « savoir le repenser », d’après Karine Safa, philosophe. On peut par exemple distinguer « le progrès comme un programme abstrait et les progrès dans la vie de tout un chacun », suggère Nicolas Bouzou, économiste. « Croire au progrès, c’était accepter de sacrifier du présent personnel pour fabriquer du futur collectif. En sommes-nous encore là ? » s’interroge le physicien Étienne Klein.